Historique

Le CIRIEC-Canada a été fondé en 1966 comme section nationale du CIRIEC International. En février 1964, le CIRIEC International annonçait dans un de ses bulletins internes le projet de création d’une section canadienne à l’initiative du Professeur Arthur Lermer de Sir George Williams University à Montréal, lui-même en contact avec M. Mortara. Paul Lambert du CIRIEC International avait été invité à un colloque sur l’aide au développement et avait eu l’occasion d’y présenter le CIRIEC lors d’une conférence de presse puis devant le Conseil d’orientation économique du Québec. Avec l’aide de son collègue Balbir S. Sahni et du Professeur George Davidovic pour la coopération, la Section canadienne est créée en 1966. Une revue est bientôt lancée: la « Revue du CIRIEC canadien/Canadian CIRIEC Review », dirigée par George Davidovic alors Directeur de recherche à l’Union coopérative du Canada (avant d’émigrer au Canada, le professeur Davidovic avait participé à la fondation du CIRIEC International en 1947).

L’histoire du CIRIEC-Canada peut être divisée en trois en phases :

  • de 1966 à 1977
  • de 1978 à 1993
  • de 1994 à nos jours
La première va de 1966 à 1977 :

Le CIRIEC-Canada se définit alors comme le Centre canadien international de recherches et d’information sur l’économie publique et coopérative/Canadian international Centre of Research and Information on Public and Cooperative Economy. Il s’agit donc d’une organisation sans but lucratif canadienne et bilingue (bien qu’à dominante anglophone) dont le siège social est situé à Sir George Williams University. Parmi les membres francophones, relevons entre autres les noms de François-Albert Angers de l’École des Hautes Études Commerciales (H.E.C.), du professeur Émile Bouvier de l’Université de Sherbrooke et d’Yvon Daneau du Mouvement Desjardins. À un moment ou l’autre, au cours de cette période, le Mouvement Desjardins et Hydro-Québec soutiendront le CIRIEC-Canada.

Les liens avec le CIRIEC International sont alors très étroits. À l’occasion de l’exposition universelle de Montréal en 1967, on envisage d’y tenir un congrès du CIRIEC International. Au cours des années 1970, le CIRIEC-Canada fut régulièrement représenté aux congrès et réunions internationales. Il collectait en outre quelques abonnements aux « Annales ». Après le départ du Canada du Professeur Lermer et le décès de George Davidovic, la revue et l’association continuèrent de vivre mais les contacts avec le CIRIEC international s’espacèrent.

 

La seconde va de 1978 à 1993 :

Le CIRIEC-Canada devient alors une association francophone centrée sur les coopératives. Jean-Guy Desforges et Benoît Tremblay du Centre de gestion des coopératives de l’École des Hautes Études Commerciales (Montréal) relance la Revue du CIRIEC-Canada en la centrant exclusivement sur l’étude des coopératives à partir de la production de langue française. Jean-Guy Desforges relance également l’association en réunissant des représentants des diverses universités québécoises et canadiennes de langue française. Ce réseau s’ouvre à des collaborations internationales à travers entre autres l’Université Coopérative International (UCI) qu’anime Henri Desroche, directeur du Collège coopératif (Paris), qui fait de nombreux séjours au Québec. Des sessions de l’UCI sont organisées à l’École des H.E.C., à l’Université de Sherbrooke, à l’Université Laval, à l’Université du Québec à Rimouski et à l’Université du Québec à Chicoutimi. Des recherches sur les coopératives impliquant ce réseau sont alors réalisées, certaines d’entre elles avec la collaboration de collègues français. S’y ajoutent les recherches du projet intégré France-Québec animé par Claude Vienney coordonnateur de la Banque de travail interuniversitaire (BTI).

Désormais, le sigle du CIRIEC signifie « Centre interuniversitaire de recherche, d’information et d’enseignement sur les coopératives ». La recherche, la formation, l’information et l’intervention constituent autant d’axes d’action du CIRIEC-Canada. Les colloques annuels dans le cadre du congrès de l’ACFAS constituent alors un lieu par excellence de diffusion des recherches.

En 1983, la Revue canadienne du CIRIEC change de nom pour devenir « Coopératives et Développement ». Progressivement, le champ des recherches s’ouvre pour y inclure l’économie sociale. Au moins un représentant du CIRIEC-Canada participe aux congrès internationaux au cours de cette période. De plus, dès la fin des années 1980, les contacts s’intensifient à nouveau avec le CIRIEC International dans le cadre des Commissions scientifiques internationales et le Conseil de rédaction des « Annales de l’économie publique sociale et coopérative/Annals of Public and Cooperative Economics ». Au début des années 1990, les relations du CIRIEC-Canada avec le CIRIEC International son régularisées. L’intérêt des groupes de recherche et le réseau que constitue le CIRIEC International, ont grandement favorisé cette décision.

 

La troisième période qui débute en 1994 :

Est celle où le CIRIEC-Canada se définit à nouveau comme une association d’information et de recherche sur l’économie publique, sociale et coopérative. Sous la présidence de Carol Saucier, professeur à l’Université du Québec à Rimouski, puis de celle de Benoît Lévesque, professeur à l’Université du Québec à Montréal, le CIRIEC-Canada réalise un tournant important en s’ouvrant aux entreprises d’économie sociale et de l’économie publique, soit à « l’ensemble des structures et composantes des économies associatives, communautaires, coopérative, mutualiste, parapublique, qui ont toutes pour but plus ou moins explicite le service de l’intérêt collectif ou général » (art. 1.3 des règlements généraux du CIRIEC-Canada). Les règlements généraux ont ainsi été modifiés en 1995 pour y inclure les entreprises d’économie sociale et d’économie publique et, en 1996, pour préciser les objectifs de l’association et notamment l’importance des entreprises relevant de l’intérêt général et de l’intérêt collectif dans la conjoncture actuelle. Suite à ces ajouts et modifications, le CIRIEC-Canada signifie désormais « Centre interdisciplinaire de recherche et d’information sur les entreprises collectives » (le terme « entreprises collectives » désignant aussi bien les entreprises d’économie sociale que les entreprises de l’économie publique).

À la même époque, la revue « Coopératives et Développement » devient « Économie et Solidarités ». Enfin, le CIRIEC-Canada pose sa candidature pour organiser le XXIIIe Congrès du CIRIEC au Canada en l’an 2000. Marie-Claire Malo, professeur à l’École des H.É.C., est nommée par le Conseil d’administration du CIRIEC-Canada, responsable du comité organisateur de ce congrès.

Au fur et à mesure où le CIRIEC-Canada a élargi son champ d’activités, la composition de son conseil d’administration s’est modifiée de sorte qu’en plus des professeurs et directeurs de centres de recherches des diverses universités, on y retrouve maintenant des représentants de diverses entreprises d’économie sociale et d’économie publique. Outre les membres individuels, le CIRIEC-Canada compte donc des membres institutionnels. De plus, des représentants du Mouvement Desjardins, de la Société de développement industriel (SDI), du Conseil de la Coopération du Québec (CCQ) et de FondAction, le fonds de développement pour la coopération et l’emploi (CSN), siègent actuellement au Conseil d’administration. Enfin, le CIRIEC-Canada travaille depuis l’année dernière à redéfinir ses activités à travers une opération dite de planification stratégique.

Voir aussi
Benoît Lévesque, CIRIEC-Canada (texte produit à l’occasion du 50ième anniversaire du CIRIEC International, en 1997)